Nous voici revenus 20 ans en arrière !

Les emplois du temps fleurissaient alors d'une belle alternance Grammaire - Conjugaison - Vocabulaire - Orthographe... avec la Rédaction... qui passait à la trappe le samedi ! Ces quatre pieds -pardon ces piliers- représentaient dignement le Français.

L'enseignement de ces disciplines se bornait souvent à une leçon et une multitude d'exercices d'application. A quoi cela servait ? A avoir la paix en classe (un élève qui gratte est forcément moins gênant), même si les élèves en difficulté avaient la tête sous l'eau. Vu le temps consacré à ces pieds on obtenait -par répétition- un minimum de résultat.

La mise en place des programmes 2002 en français avait été faite à partir de la terrible inefficacité de cette formule.

Las, 2008 a vu le retour en vogue de ce qui a toujours été si inefficace... Chut, ne le répétez pas, mais les résultats des écoliers français continuent de baisser dans le domaine de la compréhension (enquête PIRLS (lien externe) )... et ce sont toujours les quatre pieds qui représentent le Français. Pardon c'est désormais un trépied puisque la Conjugaison semble avoir raisonnablement regagné la Grammaire (domaine du verbe).

J'exagère à peine, comme d'habitude.

Espérons que les programmes 2015 changent des pratiques inefficaces.

 

 

 

De manière pragmatique, voici quelques remarques :

 

• L'étude de la langue n'est pas une fin en soi ! Contrairement à d'autres activités en Français.

• De petites activités ritualisées (5 à 10 minutes quotidiennes) sont parfois plus efficaces que de longues séances. Ainsi, la blague quotidienne a un vrai impact en Vocabulaire. Ces courtes activités rituelles permettent de revoir des notions abordées.

• 45 minutes, par jour, d'étude de la langue sont suffisantes, au cycle 3, pour permettre aux élèves d'accéder à un minimum de compétences de base. Aucun manuel scolaire ne respecte ce volume horaire... Pire, tous multiplient les objets d'apprentissages souvent inutiles, même les deux manuels à la mode actuellement. Or, pour construire des compétences solides, il faut du TEMPS.

• Une même notion ne peut être abordée en une seule séance. Perso, je privilégie des modules d'une quinzaine de séances à raison de un module par période et deux séances minimum par semaine, sur une même notion. Toujours du TEMPS !

Exemple de programmation (pdf : 86 ko)

 

 

• La différenciation pédagogique est essentielle, tant les écarts entre les élèves sont grands. Mon parti pris (discutable, comme tous les autres) est de travailler sur les mêmes objets d'apprentissage en classe complète. La différenciation est plus quantitative (en particulier lors de l'entrainement) ou de l'ordre de la béquille (consigne aménagée...).

• Les compétences à acquérir chez les élèves sont surtout d'ordre méthodologique, voire de posture, vis à vis de l'écrit. La capacité à faire des manipulations (déplacements, remplacements, expansions, réductions) des catégorisations et des comparaisons dans un texte écrit est essentielle. Ces manipulations sont donc à pratiquer ! L'utilisation d'un vidéoprojecteur pour les mises en commun est très utile : surligner, couper, copier, coller...

• Dans ma classe, l'institutionnalisation de ce qui a été appris fait l'objet d'une fiche de synthèse, outil pour la phase d'entrainement (cf 3 derniers liens internes).

• Le support de recherche (texte) utilisé est court et familier des élèves (j'utilise un extrait des textes sur lesquels les élèves ont travaillé précédemment en chantier d'écriture).

• Chaque fois que je le peux, je relie l'étude de la langue comme situation décrochée pour les chantiers d'écriture.

Croisement Chantiers d'écriture et Grammaire (pdf : 77 ko)

 

 

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